En août 1968, les troupes du Pacte de Varsovie, sous commandement soviétique, envahissent la Tchécoslovaquie afin de mettre un terme aux réformes libérales entreprises par le gouvernement d’Alexander Dubček. Ce mouvement de libéralisation, connu sous le nom de Printemps de Prague, visait à instaurer un « socialisme à visage humain » en introduisant plus de liberté d’expression, de presse et une certaine décentralisation économique. Inquiète de perdre le contrôle idéologique sur un de ses États satellites, l’Union soviétique décide d’intervenir militairement, révélant ainsi les limites de la souveraineté au sein du bloc de l’Est et provoquant une onde de choc à l’échelle internationale.
Panorama d’un passé inventé : la 360° du futur pour une manif de 1968″
À l’époque, on n’avait pas de caméras 360°, pas de drone, pas de meta-tag equirectangular, et encore moins d’option « partager en VR ». En août 1968, on défilait pour la liberté de la Tchécoslovaquie avec des banderoles faites à la main, des pancartes écrites au marqueur épais, et une furieuse envie de démocratie — mais sans la moindre GoPro pour capturer l’instant dans toutes ses dimensions.
Et pourtant… grâce à l’intelligence artificielle d’un futur que ces manifestants n’auraient même pas osé rêver, nous voilà à tourner la tête dans une rue de Prague des années 60 — recréée, extrapolée, réinventée. Un morceau d’Histoire, vu comme si l’on y était… avec un casque VR sur la tête et des pixels pour témoins.
Car non, ce n’est pas une vraie 360°. C’est un mensonge circulaire, un hommage glitché à ceux qui marchaient en ligne droite. C’est la reconstitution imaginaire d’un monde qui n’avait pas encore besoin d’être immersif pour être marquant. On y voit des visages déterminés, des slogans puissants, et surtout une ville qui — soudainement — a des coins qu’elle n’avait jamais eus.
Pourquoi a-t-on choisi de montrer ça ? Parce qu’il fallait bien tromper la linéarité du temps, donner un tour d’horizon à une photo qui ne regardait que devant. Parce qu’on voulait que les cris de liberté résonnent dans toutes les directions, même celles qu’aucun objectif n’avait pointées. Parce qu’au fond, c’est aussi ça, la mémoire : une invention sincère.
Avant 1968, la publicité en France se limitait principalement à des affiches publicitaires et aux annonces dans la presse écrite. Le 1er octobre 1968 marque cependant un changement significatif, avec la diffusion du tout premier spot publicitaire individuel à la télévision française consacré au fromage Boursin. Ce spot, rythmé par le célèbre slogan : « Du Boursin ! Du Boursin ! », ouvre la voie à de nombreuses autres marques, telles que Régilait ou Schneider, qui investissent à leur tour le petit écran. La publicité ne se contente pas de promouvoir des produits, elle reflète également les normes et les valeurs de la société à une époque donnée. Dès ses débuts à la télévision, la publicité a notamment ciblé les femmes, perçues comme les principales responsables de la consommation familiale. Parfois représentée comme une femme au foyer attentive au bien-être de sa famille, notamment dans les publicités pour l’électroménager, parfois mise en scène sur le capot d’une voiture, incarnant la séduction et l’élégance, la publicité joue un rôle central dans la diffusion des représentations sociales. Elle façonne et propage des idéaux féminins, mais reflète également les évolutions et les mutations des rôles attribués aux femmes dans la société.
La Femme au foyer
Dans un premier temps, la femme est représentée et considérée comme une femme au foyer. Responsable des tâches ménagères, de la cuisine et des enfants, elle se retrouve enfermée dans une routine quotidienne pesante.
Kronenbourg par 6, Paris Match, 15 juin 1968
Prendre soin de son mari
La femme peut être représentée comme inférieure à l’homme dans son couple et rend service à ce dernier. En s’occupant correctement de son mari, elle répond aux attentes de la société et rempli son rôle dicté par la société et alimenté par les supports de représentation et ici en particulier la publicité.
Fab détergent, 1968 (origine : États-Unis)
Prendre soin de sa maison et de sa famille
Mais aussi, elle peut être mère de famille et dans ce cas, elle se positionne comme la personne en charge de s’occuper de son mari et de ses enfants. C’est cette image d’une femme ménagère qui est mise en avant par des marques d’électroménager et de produits ménagers. Ceux-ci tirent profit d’une figure féminine heureuse d’utiliser des produits efficaces qui facilitent ses tâches quotidiennes.
La Femme objet
Dans un second temps, dans les publicités de véhicules à la fin des années 60, les voitures ne se limitent pas à être juste un objet de consommation : elles deviennent une image d’un style de vie désirable, souvent incarné par la femme. Celle-ci est représentée comme une figure décorative, séduisante au service de la marque qui la met en avant.
Chevrolet Impala, 1968
Ford Mustang, 1968
Citroën, 1968
Dans cette publicité, la femme est mise en valeur par la caméra comme un prolongement esthétique du véhicule qui est passive. La femme séduisante ne conduit pas : elle habille la scène, elle valorise le véhicule par sa présence. On peut supposer que l’on ne vend non seulement la voiture, mais aussi le fantasme d’un homme possédant cette voiture, et la femme qui l’accompagne.
La publicité de Mustang suit le même principe : elle présente une femme qui attire le regard tout autant que la voiture. Les gestes de la femme, le zoom de la caméra vers elle à certains moments sont utilisés comme des outils publicitaires, renforçant l’idée que la voiture est un objet désiré tout comme la femme.
Les publicités de « Citroën » renforcent un peu plus l’aventure entre couple où le storytelling devient plus narratif. La femme dans ces deux publicités est constamment associée à la sphère privée et affective. Elle n’est plus utilisée comme un argument publicitaire du produit, mais une partenaire séduisante, sensible, souvent soumise aux imprévus ou à l’humour du récit. On propose une aventure à deux, une vision de confort conjugal au bord de ces véhicules que l’on cherche à promouvoir.
Ces publicités sont représentées de manière très symbolique : la voiture devient un acteur social, de virilité en introduisant l’homme dans le récit, alors que la femme est représentée comme un élément narratif et esthétique. Elle est non seulement un sujet de publicité, mais aussi un objet de publicité qui servira à attirer vers les produits et elle-même.
La Femme séduisante
À côté de ces précédents types de représentations, la femme est aussi considérée comme une consommatrice de produits cosmétiques et textiles, censés la rendre plus désirable et séduisante. Cette quête constante de glamour met en scène une femme qui prend soin d’elle, qui se veut séductrice, et qui attire le regard des hommes.
“Tels Quels de Dim”, 1968 (France)
Clean Makeup, 1968 (États-Unis)
Pepsi Soft Drink, 1968 (États-Unis)
La sexualisation de la figure féminine se caractérise ici par des plans très serrés sur certaines parties du corps. Les jambes nues et longilignes pour Dim, le visage pour les produits Clean Makeup, ou encore la silhouette fine et élancée pour le Pepsi Diet. Ainsi, ces publicités transposent le regard masculin projeté sur une femme idéalisée selon leurs critères : belle au naturel, sans excès, mais toujours apprêtée.
La femme devient alors une figure qui attire le regard masculin et cherche à séduire, mais toujours avec une certaine discrétion. Ces publicités conditionnent et prescrivent la façon dont les femmes doivent se comporter, se présenter pour plaire au regard masculin, enfermant encore une fois la femme dans un rôle précis et dicté.
Post-68, une libération progressive des femmes ?
L’année 1968 marque un tournant majeur dans l’histoire sociale et politique de la France. Elle est synonyme de profonds bouleversements, à commencer par des avancées concrètes telles qu’une augmentation significative des salaires et la reconnaissance des sections syndicales dans les entreprises. Cette période voit également la naissance d’un nouveau système universitaire, dans un climat de crise politique marqué par la dissolution de l’Assemblée nationale, suivie de la démission du général de Gaulle. Mai 68 ne s’arrête pas à un simple soulèvement : il ouvre la voie à d’autres formes de protestation et de mobilisation dans les années suivantes.
Interview Florence Montreynaud, 2018
Cependant, ce mouvement de contestation n’a pas véritablement remis en cause les rapports de genre. On associe volontiers 1968 à une forme de libération sexuelle, dans la continuité de la légalisation de la pilule contraceptive en 1967. Pourtant, les femmes restent en retrait dans les espaces de parole et de décision, malgré des revendications bien présentes. L’historienne Florence Montreynaud qualifie d’ailleurs cette révolte de « révolte d’hommes », soulignant ainsi l’absence de remise en cause réelle de la domination masculine et de la société patriarcale au sein du mouvement.
L’accent mis sur la persistance d’une société patriarcale, caractéristique de l’époque, se manifeste notamment à travers les représentations des femmes dans la publicité de l’époque. Pourtant, l’année 1968 constitue un moment charnière pour les luttes féminines. Bien qu’elles soient restées en marge du mouvement, les revendications des femmes ont trouvé un écho dans les années 1970, nourries par l’élan contestataire de 68. Cette dynamique a notamment favorisé l’émergence du Mouvement de libération des femmes (MLF), qui a porté des combats majeurs, tels que le droit à l’avortement, aujourd’hui inscrit dans la Constitution, l’adoption d’une loi affirmant le principe de l’égalité salariale entre les sexes, ainsi que d’autres réformes importantes en matière de droits des femmes.
Cette évolution a pu se refléter dans certaines publicités télévisées à travers une illustration progressiste du rôle des hommes et des femmes dans un foyer.
Catalogue Moulinex électroménager, 1968
Moulinex i-Companion Touch XL, 2021
L’exemple de Contrex
Cependant, l’enquête d’Arcom sur 2 310 publicités diffusées entre octobre 2021 et mai 2022 montre encore des progrès à faire sur la répartition femmes-hommes au sein des différentes catégories de produits, toujours porteuse de stéréotypes de genre dans les publicités.
Entre autres, des marques comme Contrex s’inscrivent toujours dans une longue tradition de prescriptions sociales imposées aux femmes. Spécialisée dans l’eau minérale en bouteille, Contrex a historiquement ciblé un public féminin, à travers un packaging et une narration visuelle spécifiquement pensés pour elles dans ses campagnes publicitaires.
Si à l’origine les bouteilles Contrex étaient présentées comme une alternative santé, encourageant les femmes à prendre soin d’elles, sous-entendant qu’il fallait être mince, ce discours n’a pas totalement disparu. Il persiste de manière plus subtile, comme dans la publicité de 2014, où des femmes relèvent des défis physiques pour activer un dispositif lumineux dévoilant le corps d’un homme, plus, elles pédalent sur leur vélo.
Cette mise en scène peut sembler valoriser une femme décomplexée et active, mais elle s’inscrit aussi dans un renforcement des injonctions liées au physique.
Un web documentaire interactif produit par Babylone ISSHAK, Alicia BIWOLÉ et Marie-Eunice GNACO dans le cadre du Master 1 CMW – 2025
Contexte
Cette guerre civile résulte de tensions ethniques, religieuses et politiques. Au moment de l’indépendance on dénombre trois principaux groupes ethniques au Nigéria : les Igbos (sud-est), les Hausa-Fulani (nord) et les Yorubas (sud-ouest). Au-delà des différences ethniques, ces tribus fonctionnaient selon différents modes de gouvernement. Les Hausa-Fulani et les Yorubas fonctionnaient selon un système fondé sur des monarques ou d’émirs tandis que les igbos possédaient un système politique plus autonome et démocratiques. En 1967, après deux coups d’État et des troubles qui ont entraîné le retour d’environ un million d’Igbos dans le sud-est du Nigeria, la République du Biafra a fait sécession avec à sa tête un officier militaire de 33 ans, Emeka Odumegwu Ojukwu.
Chronologie de la guerre
Evènements clés
Découvrez les moments clés de la guerre du Biafra (1967–1970) et leurs lieux géographiques associés.
La famine au Biafra a été l’une des crises humanitaires les plus marquantes du XXe siècle. En plein conflit entre le gouvernement nigérian et la République sécessionniste du Biafra (1967–1970), un blocus militaire a rapidement coupé les approvisionnements en nourriture et en médicaments vers les zones biafraises.
Des milliers de civils, principalement des enfants, ont été victimes de malnutrition sévère.
Ces images témoignent de l’atrocité de cette guerre, des restrictions et des conditions extrêmes.
Les aides humanitaires acheminées, la mobilisation mondiale
Pour venir en aide aux civils, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avec l’aide de plusieurs ONG et d’équipes médicales volontaires, a organisé un pont aérien humanitaire inédit — l’un des plus vastes jamais organisés à l’époque.
Des avions transportaient nuit après nuit des vivres, du lait en poudre, du matériel médical et du personnel soignant vers des zones les plus touchées. Les hôpitaux de fortune, installés dans des conditions extrêmes, ont été tenus en activité grâce à cette logistique.
En mars 1962, après la douloureuse guerre d’indépendance de l’Algérie, l’ancienne puissance coloniale signe les accords d’Évian avec le Front de libération nationale (FLN). Ce traité, qui marque la fin de la guerre, accorde alors des droits spécifiques aux Algériens, notamment un principe qui suscitera de nombreuses controverses par la suite : la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée pour tout Algérien muni d’une carte d’identité.
Les pieds-noirs sont les premiers à traverser la mer, suivis par les travailleurs algériens. Pour contingenter ces arrivées, tout en tenant compte «du volume de l’immigration traditionnelle algérienne en France» et accorder un statut dérogatoire aux Algériens sur le droit commun, le président de Gaulle se rapproche du ministre algérien des Affaires étrangères de l’époque : Abdelaziz Bouteflika.
A Alger, le 27 décembre 1968, alors que la France a besoin de bras pour faire tourner son économie en pleines Trente Glorieuses, les deux parties signent un nouvel accord visant à contenir la libre circulation, qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi, et qui facilite l’installation des travailleurs algériens en France, ainsi que celle de leur famille.
Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, en visite au palais de l’Élysée le 25 juillet 1968 – AP/ archives
L’accord fixe à 35 000 le nombre de travailleurs algériens autorisés à entrer en France chaque année. Ces derniers, avant l’admission, ont un droit de séjour de neuf mois pour chercher un emploi. Par ailleurs, s’ils peuvent justifier d’un travail, ils peuvent bénéficier, notamment, d’une carte de résidence de cinq ans. Les Algériens n’ont, depuis, pas de carte de séjour en France mais des “certificats de résidence pour Algérien” (CRA). L’installation des familles maghrébines en général, et algériennes en particulier, n’est envisagée que comme le résultat de la politique de regroupement familial qui aurait été mise en place en 1976 à la suite de la fermeture de l’immigration de travail.
Pendant les Trente Glorieuses, entre 1950 et 1974, la France fait largement appel à des travailleurs étrangers pour répondre aux besoins en main-d’œuvre de certains secteurs. Les Trente Glorieuses sont présentées comme l’apogée de la figure du travailleur immigré isolé, et les familles absentes du tableau. L’édification des foyers participe à l’assignation des étrangers à un statut de célibataire de fait. Ces structures visent une amélioration des conditions de confort, mais leurs résidents sont soumis à une discipline paternaliste et incités à rester des « travailleurs provisoires », mobiles, qui ne seront donc pas rejoints par leur famille.
Une autre forme d’habitat est particulièrement associée à l’immigration algérienne : les bidonvilles. La difficulté à se loger des travailleurs étrangers et issus des colonies, dans un contexte de fortes discriminations et de crise du logement, a en effet conduit, au début des années 1950, au développement de cette forme d’habitat auto-construit. Ces bidonvilles ont constitué un mode de logement minoritaire des Algériens, mais ils ont accueilli à la fois des hommes isolés et des familles. Initialement réservées aux « isolés », ces baraques sont en effet peu à peu devenues un mode d’habitat accueillant les familles qui fuyaient les violences et les camps de regroupement algériens pendant la guerre d’indépendance. Par la suite, d’autres les rejoignent. Les habitants des bidonvilles étrangers ou issus des colonies ne sont pas des « asociaux », selon les termes de l’époque, mais des familles d’ouvriers en usine ou de petits employés.
La question de l’immigration, apparue sur la scène publique avec le problème des bidonvilles, est réellement devenue visible à partir de 1968 avec la participation d’ouvriers immigrés à des mouvements de grève dans les usines. Par la suite, la parole publique des immigrés s’est déplacée du terrain économique vers des revendications spécifiques à propos du logement et des papiers.
Dans l’histoire des « années 1968 », l’immigration apparaît progressivement comme un « problème politique » et un enjeu. L’activité de groupes d’immigrés, d’associations de solidarité avec les « immigrés », des organisations d’extrême gauche, après 1968, mais aussi de nombreuses études de sciences sociales, contribuent à la visibilité de l’immigration et à la politisation du débat. La question est apparue sur la scène publique en 1964, avec le problème des bidonvilles dénoncé largement dans la presse, ce qui avait provoqué un débat à l’Assemblée nationale et l’adoption d’une loi sur la résorption des bidonvilles.
Depuis Mai 68, les bidonvilles sont des lieux d’agitation pour l’extrême gauche contestataire, qui sonne la révolte contre la condition faite aux travailleurs immigrés par les exploiteurs capitalistes, et les municipalités communistes. Le sujet devient brûlant et participe du scandale qui explose le 1er janvier 1970, après la mort de cinq travailleurs africains chez un marchand de sommeil d’Aubervilliers.
Ainsi à Nanterre, la plupart des chefs de famille sont des ouvriers non qualifiés qui travaillent régulièrement, mais on trouve aussi des éboueurs titulaires de la préfecture de la Seine ou un employé d’état-civil de la mairie de Nanterre, ainsi que les commerçants qui fournissent les habitants. Si le séjour en bidonville ne saurait être présenté comme un choix, il présente un certain nombre d’avantages par rapport à d’autres types d’habitat insalubre du fait de la concentration d’Algériens (solidarité du voisinage, commerces spécialisés).
Ces baraques constituent un habitat de transition très provisoire pour des familles en attente d’autres solutions ou confrontées à des vicissitudes familiales . Pour d’autres, il s’agit d’espaces d’habitation à part entière, où cohabitent parfois trois générations. Certaines familles y restent en espérant être relogées en HLM dans la même commune lors d’opérations de résorption.
Parmi les travailleurs qui vivent au sein de ces habitats, on retrouve des chibanis. Le terme “chibanis” renvoie au terme “anciens” ou encore “cheveux blancs” en arabe. Ce terme qualifie les personnes d’origine maghrébine venues travailler en France. Nombre d’entre eux vivent au sein de foyers de travailleurs construits dans le but d’accueillir cette population majoritairement constituée d’hommes seuls. Arrivés dans leur jeunesse, ces hommes sont finalement restés vivre en France et sont aujourd’hui à la retraite. Il y aurait près de 230 000 chibanis vivant en France car ils sont nombreux à avoir emménager dans le pays pour des raisons économiques.
Les chibanis ont souvent occupé des emplois aux conditions difficiles (chantiers, usines…), des conditions qui ont ainsi entraîné des pathologies et des effets sur le long terme sur la santé des Chibanis. Par ailleurs, ils font face à d’autres difficultés : le flicage des allocations. Ils sont les cibles d’une vérification constante par la CAF, la Carsat ou encore la CPAM par exemple. C’est dans ces situations que l’administration française peut représenter un autre facteur de précarité pour ces retraités. Le plus souvent, ils perçoivent de faibles revenus dépassant difficilement quelques centaines d’euros. Par ailleurs, lorsqu’ils perçoivent des aides, ce n’est pas sans condition. En effet, s’ils restent “trop longtemps” dans leur pays d’origine, ils peuvent se voir retirer certaines aides qu’ils perçoivent (allocation de solidarité par exemple).
Photographie de Chibanis réunis dans un bar à paris – Nicolas Wietrich
Quiz de compréhension : Accords Franco-Algériens de 1968.